Article de presse The Conversation, « Réécrire les livres de jeunesse ou éduquer les enfants ? L’exemple de Roald Dahl »
Publié le 13 mars 2023
Récente découverte pour moi, le site The Conversation, media indépendant qui propose du contenu de la communauté universitaire. Les articles semblent intéressants et variés, reste à trouver le temps d’explorer tout ce travail à disposition sur le web.
Ayant été, enfant, une lectrice assidue et grande fan des livres de l’auteur britannique Roald Dahl, mon attention a été attirée par cet article sur la réécriture actuelle des oeuvres de cet auteur.
De Charlie et la chocolaterie ou Sacrées sorcières jusqu’à, un peu plus grande, la lecture des recueils de nouvelles Bizarre bizarre ou Kiss kiss, j’ai lu et relu toutes ces histoires avec passion. Ce n’est qu’en les relisant en compagnie de ma fille de 8 ans que j’ai été parfois étonnée de certains termes choisis, de la violence psychologique de certaines situations. Bien sûr ma fille a également beaucoup aimé la lecture des livres de Roald Dahl, et j’ai découvert avec elle certains ouvrages que je n’avais pas eus petite fille, comme L’Enorme crocodile ou Les Minuscules.
La question posée par l’article est de savoir si la littérature pour enfants doit être considérée comme intouchable, au même titre que la littérature pour adultes, ou si elle peut être retouchée pour des raisons morales. La littérature jeunesse influence les jeunes esprits, en normalisant certaines valeurs sociales et culturelles. Beaucoup ont bien sûr crié à la censure devant cette réécriture d’oeuvres majeures.
L’article cite ensuite Philip Nel, spécialiste de la littérature jeunesse, selon lequel trois réactions s’offrent à nous. La première consiste à ne pas faire lire ces oeuvres aux enfants. La deuxième est de proposer une version édulcorée aux enfants, ce qui supprime au livre son statut d’objet culturel. La troisième position, celle qu’il défend, est de laisser lire les livres aux enfants, et de discuter avec eux des sujets problématiques, afin d’affuter leur esprit critique.
Pour avoir lu beaucoup de livres de concert avec ma fille, il est certain qu’elle était la première à relever les points sensibles et à les interroger, tout en restant sensible et en appréciant l’oeuvre en elle-même.
A noter, pour aller un peu plus loin, que l’illustratrice Pénélope Bagieu a réussi brillamment la réécriture de Sacrées sorcières en BD, un vrai coup de coeur.
Parmi les quelques différences par rapport au roman, la présence d’une petite fille à la place du garçon Bruno, ce qui ne change rien à l’essence du récit original. Il est vrai que ma fille est extrêmement sensible à la présence de personnages féminins dans les livres, en particulier des petites filles.
Autre différence par exemple, qui concerne d’ailleurs ce personnage : dans le roman, le premier réflexe des parents de Bruno, en le découvrant souriceau, est de ne pas croire que c’est lui, de le rejeter en le tapant, scène assez dure il faut dire. Dans la BD de Pénélope Bagieu, les parents de la petite fille comprennent de suite la situation et, même s’ils sont quelque peu estomaqués bien sûr, ils la protègent et veillent sur elle.
Notre choix aura finalement été de lire à la fois le roman de Roal Dahl et la bande dessinée de Pénélope Bagieu, en savourant chacune de ces oeuvres pour leurs qualités propres !