Article de presse The Conversation, « Pourquoi dessiner fait du bien aux enfants »
Publié le 10 mai 2023
En poursuivant ma lecture du media The Conversation, je suis tombée sur l’article de deux chercheurs anglais en psychologie (université de Staffordshire), Sarah Rose et Richard Jolley. Ils ont rédigé un article très intéressant portant sur l’intérêt du dessin pour les enfants. Les miens ont toujours été attirés par le dessin sous toutes ses formes, des gribouillis de la prime enfance aux dessins élaborés d’aujourd’hui, parfois sous forme de bande-dessinée.
Quel plaisir ils ont trouvé, dans les premiers temps, à laisser des traces sur une feuille ! Par la suite, c’est la satisfaction de dessiner des formes ressemblants à des personnages, ou des lettres et des chiffres pour mon fils, passionné d’alphabet et d’arithmétique. Dernièrement, ma fille a fait son auto-portrait, et mon fils a figuré le plan de son collège avec grande précision, mais revu et corrigé selon ses jeux avec ses amis. Tous ces dessins ont été conservés soigneusement dans un lieu dédié, comme autant de souvenirs de leur créativité et leur imagination.
Dans un premier temps, les deux chercheurs soulignent l’intérêt du dessin pour le développement des enfants, précisant notamment que ces derniers multiplient les connexions dans leur cerveau en exprimant leurs idées et souvenirs sous forme de traces. Les travaux de motricité fine activent les zones du cerveau associées aux apprentissages.
Les psychologues ont constaté par exemple que des enfants qui dessinent en découvrant un nouveau concept intègrent mieux des notions que des enfants qui n’ont pas dessiné. Un parallèle est fait avec le gribouillage des adultes au téléphone, qui améliore leur mémorisation des éléments transmis.
De même, dessiner permet un travail de mémoire, puisque les souvenirs des enfants remontent plus facilement à la surface s’ils sont en train de représenter les choses sur papier.
Dans l’article « Dessiner, c’est du sérieux » (site Naître et grandir), Nathalie Vallerand cite l’ergothérapeute Natasha Rouleau, selon laquelle les cahiers de coloriage peuvent être utiles pour développer la motricité fine et la précision. D’autres spécialistes vont à l’encontre de cette idée, qui nuit, selon eux à la créativité. Ils préfèrent par exemple les cahiers où le dessin n’occupe qu’une partie de l’espace… à l’enfant de compléter selon ses envies et son imagination. Natasha Rouleau suggère toutefois d’autres manières de « colorier » son cahier, en traçant plein de ronds par exemple, ou en faisant des petits points, des croix…
J’ai pu constater l’étendue des possibilités avec mes deux enfants. Mon fils fan de monstres s’est beaucoup amusé à remplir des cahiers des éditions Usborne par exemple.
Quant à ma fille, elle était moins inspirée par ces cahiers à compléter. Par contre, elle a aimé esquisser des petits motifs répétitifs pour remplir un dessin, un mandala… D’où l’intérêt de présenter diverses possibilités aux enfants, pour qu’ils fassent leurs choix.
Dessiner permet également de mieux communiquer avec les autres, puisque l’enfant peut retrouver ainsi les émotions positives ou négatives d’un événement. C’est pourquoi le dessin est souvent utilisé en art-thérapie, car l’adulte, psychologue ou parent, peut l’exploiter pour mieux comprendre ce que vit et ce que pense l’enfant.
Attention toutefois à ne pas surinterpréter, ou interpréter de côté, les productions de nos petits. Dans l’article « Dessiner, c’est du sérieux », Nathalie Vallerand cite Pierre Plante, entre autres psychologue et art-thérapeute. Selon lui, avant d’essayer de trouver un sens au dessin de son enfant, il est préférable d’écouter ce qu’il a à en dire. On peut lui demander simplement de parler de son dessin.
Ici vous verrez la représentation que faisait mon fils d’un personnage « en colère », à l’âge de quatre ans, avec « papa en colère » en vert et lui-même en colère en noir.
Dans le même article, il est d’ailleurs évoqué qu’un enfant de 2/3 ans peut très bien donner un sens à son dessin seulement une fois terminé. Cela m’est arrivé il y a peu lors de mon travail en crèche, avec une petite fille de 3 ans. Elle avait tracé une forme fermée et pointue, et avait conclu « C’est un crocodile ».
Effectivement, le dessin active à la fois les qualités d’observation et l’imagination, et c’est à l’adulte d’inciter l’enfant à pratiquer. Il faut tout d’abord lui en donner les moyens et le temps, et l’encourager à dessiner.
Les deux psychologues de l’université de Staffordshire constatent que les enfants prennent plus de plaisir à dessiner si leur parent est assis avec eux. Ils précisent que les enfants aiment s’inspirer des dessins des autres, ou parfois qu’on leur montre comment tracer certains éléments. Dessiner avec notre enfant, ou faire un dessin commun peut l’aider à réinventer ses oeuvres.
Je ne peux qu’aller dans le sens des chercheurs, car ma fille a toujours beaucoup plus de satisfaction à dessiner en compagnie, et elle est très demandeuse de modèles pour faire évoluer ses propres productions. Il faut dire qu’à huit ans, elle apprécie de découvrir des tutos sur Youtube, d’apprendre des techniques, ou d’avoir des modèles dans les nombreux livres de dessins qui existent maintenant. Dans l’article de Naître et grandir, l’auteur suggère d’initier l’enfant à de nouveau styles, comme le manga.
Ma fille avait eu à Noël cet adorable ouvrage : Dessiner des animaux SUPERMIGNONS en couleur, de Aki Akiosa. Ce livre a permis de faire émerger des séances en duo de représentations de petits animaux aux crayons de couleur, que nous utilisions peu jusque là.
Quand mes enfants étaient plus jeunes, nous utilisions les livres de Philippe Legendre, sur des thématiques variées.
Voici un dragon réalisé par ma fille de quatre ans et demi, d’après un joli livre, Le Dragon, de Sibylline et Marie Voyelle. Il se termine sur une explication pas à pas pour réaliser le personnage.
Dans son article, Nathalie Vallerand propose de :
Bien qu’elle paraisse toute simple, cette activité regorge de possibilités pour booster l’imagination de nos enfants, et la nôtre ! C’est un geste qui vient naturellement aux bébés, à nous de donner à nos enfants la possibilité de laisser libre court à leur inventivité. Ils pourront ainsi développer leur mémoire, leurs capacités de communication, d’apprentissage et de créativité.
Site The Conversation, « Pourquoi dessiner fait-il du bien aux enfants ? »
Site Naître et grandir, Article rédigé par Nathalie Vallerand
Emission Grand bien vous fasse, France inter, « Que racontent les dessins de nos enfants ? »