Tous les enfants savent jouer, pour peu qu’on leur en laisse le temps, l’espace, l’opportunité.
Le jeu est fondamental dans le développement de l’enfant. En crèche, les professionnel(le)s alternent des moments calmes et des moments où l’on bouge, mais aussi des jeux libres et des activités plus encadrées, ce qui nécessite d’ajuster la conduite à tenir de l’adulte.
Naturellement, les enfants veulent jouer, et ils font ainsi leurs apprentissages. Dans le jeu libre, l’enfant est totalement actif. C’est lui qui choisit vers quels jeux il veut aller, s’il veut de la compagnie ou pas. Il peut expérimenter à sa guise, commencer un jeu, puis aller vers autre chose, au gré de son imagination et de sa créativité. Il va ainsi stimuler son autonomie, développer sa confiance en soi, ses habiletés sociales, apprendre à résoudre seul des problèmes…
L’adulte est là pour définir le temps imparti à ces moments de jeu libre, il instaure un cadre, un espace, assure la sécurité, gère les conflits entre enfants, répond aux sollicitations des enfants, les encourage. Il veille à proposer aux enfants un environnement stimulant et rassurant.
Dans le jeu dirigé, le professionnel redéfinit sa posture, et la communication avec les enfants est différente.
Dans le jeu dirigé, l’adulte encadre davantage le temps de jeu. Cela nécessite une préparation en amont, une mise en place matérielle, un choix dans le temps et l’espace, une réflexion sur le choix des supports. Des consignes doivent être posées, pour une vie en collectivité respectueuse, puis l’enfant est libre dans son activité. Le professionnel prend en charge le déroulement du jeu, mais l’enfant peut s’exprimer, être créatif et gérer le jeu. L’adulte est là principalement pour que l’activité se déroule harmonieusement, et que chacun puisse laisser libre court à sa créativité.
Les autrices de l’article « Le jeu dans une crèche parentale : propos d'éducatrices de jeunes enfants » (revue Spirale, Cairn) soulignent d’ailleurs un glissement sémantique d’ « activité dirigée » à « atelier d’éveil » : « Si dans ces ateliers, des consignes sont posées pour l’équilibre et dans le respect d’une vie en collectivité, l’objectif est celui d’une expression libre, improductive, incertaine. » Il s’agit d’un subtil équilibre entre la liberté de l’enfant et le soutien de l’adulte, tout en respectant les contraintes de la vie de groupe.
Cette vie de groupe s’apprend particulièrement lors des jeux encadrés, car les enfants entendent les mêmes consignes, et embarquent dans un « imaginaire commun » ou un « vécu commun » (site les décliques). Ces jeux nourrissent la créativité et l’esprit de groupe des enfants, apprentissages qu’ils peuvent réexploiter dans leurs jeux libres par la suite.
Toutefois ces activités ont pour but avant tout d’être ludiques et épanouissantes pour l’enfant. Encore une fois, l’enfant décide ce qu’il fait dans le cadre proposé par l’adulte, qui dirige subtilement. Au cours de ces ateliers de peinture, musique, pâte à modeler, lecture, puzzle…, l’enfant va développer sa pensée créative, apprendre à jouer avec les autres, résoudre des problèmes, améliorer sa dextérité fine… mais en aucun cas on ne sous-entend qu’il y aurait un objectif d’apprentissage.
Par le plaisir du jeu, l’enfant se développe et construit sa connaissance du monde qui l’entoure.
« Jeu libre ou dirigé ? Tout sur la pédagogie par le jeu » (Les déclics)
« Le rôle et la place du professionnel dans le jeu de l’enfant » (Les pros de la petite enfance)
« Faut-il proposer des activités aux jeunes enfants ? » (Les pros de la petite enfance)
« Le jeu dans une crèche parentale : propos d'éducatrices de jeunes enfants » (Revue Spirale, Cairn)
« Comment le jeu dirigé favorise l’apprentissage des jeunes enfants » (Encyclopédie sur le développement des jeunes enfants)